État des lieux provisoire.

00 2014 1211Pelea de gallos

Le retour du Grand Satan? Les « mid-terms » américaines sonnent le glas pour les illusions d’Obama, dans les formes les plus négatives possibles du système politique américain : dans cette élection, la manipulation des votants, grâce aux sommes incroyables dépensées par les républicains -et par les deux frères milliardaires et terribles de l’Arkansas, déjà financiers du Tea Party en particulier.
C’est d’autant plus dommage que l’énorme espoir que ce Président avait suscité s’envole, en partie de par son fait, mais plus encore par les défauts d’un système totalement dévoyé par l’argent.
On saura dans deux ans si la voie qui a permis aux républicains de devenir la majorité au Sénat – Ils l’étaient déjà à la Chambre- leur permettra de faire élire un républicain à la présidence du pays et alors, avec ce qu’est devenu ce parti, de droite égoïste et arriérée, on ne peut que craindre un gros retour à un passé peu brillant des États-Unis face au monde. Entre temps, le plus probable est le blocage de toute initiative positive, le pouvoir d’Obama étant à peu près réduit au veto. Dommage

En Europe, nous avons en Russie un Poutine, de plus en plus ami du FN et de ses idées ; de plus en plus Tsar despotique et de plus en plus enfoncé dans une crise économique, entre baisses du prix de pétrole, sanctions mondiales suite à l’affaire Ukrainienne et à la propre incapacité des potentats russes en place de travailler un peu plus à la reconstruction du pays et un peu moins au simple gonflement de leur poche personnelle.
Pendant ce temps, des mystérieux chars et autres engins de guerre et de mort se promènent sur les routes de l’est de l’Ukraine, sans identification visible – certainement tombés par hasard du traîneau d’un père Noël euro-oriental- avec l’intention de bombarder quoi ?
Une bonne petite guerre de conquête déguisée en guerre civile interne à l’Ukraine ? Et maintenir les russes unis à leur Tsar par la solidarité des temps de guerre ? C’est gros, mais….

Pendant ce temps, l’Union Européenne reste figée dans sa cure allemande, bonne pour l’Allemagne, sans doute, mais qui au lieu d’aider à construire une Europe cohérente, fortifie les positions d’une Allemagne forte face à un ensemble de pays « rapetissés », enfermés dans le carcan théorique de l’Union Européenne version Merkel, sans moyens -ni courage- pour envisager et entreprendre une alternative différente.

En France, nous n’avons pas ces problèmes-là. Nous sommes un petit pays nostalgique d’une ancienne grandeur, nous vivons sous un régime monarchique qui ne dit pas son nom (comme tant d’autres dans notre monde « occidental », nous vivons sous un régime « manipulocratique »). Nous avons des comiques de droite et de gauche et, en face, un peuple qui râle, mais sans trop savoir non plus à quel arbre se pendre. De l’opérette sans la musique. Pour combien de temps ?

C’est triste, tout ça, mais avant d’attaquer la dernière ligne droite vers l’arrivée du Père Noël (Non ! Sans blague!) il faut vider les poubelles pour tenter de faire des projets pour la nouvelle année (la nouvelle ère serait plus juste) et en plus d’annoncer les bonnes intentions (nous sommes déjà au régime mi-sec, donc, c’est ça de déjà payé) peut être pourrons nous nous mettre en ordre de marche à la recherche d’un horizon plus compréhensible ?
L’avantage d’avoir déjà les pieds dans la mouise, c’est que l’étape suivante est de les en sortir, avant de changer de souliers, et même, pourquoi pas, de monture !

Je n’ai pas l’intention de prendre des gants de soie pour envelopper mes paroles. Amis lecteurs, tout en respectant la forme et la bienséance nécessaire à un internet respectueux, ne vous privez pas de commenter ! Les commentaires sont modérés pour rester propre sur soi, mais pas interdits !

© Jorge Guanchygodo

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Rémy Fraisse, marqueur d’étape ?

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En tout cas, sa mort a donné au sujet toute la gravité qu’on essaie de lui soustraire pour défendre des intérêts bien établis, ceux des groupes dominants.

Dommage qu’il y ai tant de démagogie, tant d’opportunisme politique chez un bon nombre de ses défenseurs ; tant d’émotion déviée de sa raison d’être pour satisfaire des appétits personnels.

Mais la réalité reste là : on a tué, sans intention directe, bien sûr, ce qui ne change rien au fait, une personne qui manifestait pacifiquement contre l’absurdité d’un projet qui ne tient pas compte des acquis concernant le changement climatique, la dérive d’une économie aveuglée par le seul profit rapide, que tous les travaux du GIEC et d’autres, particulièrement pendant la dernière décennie, ont mis en évidence.

Le gouvernement est-il capable de proposer lui-même un changement de cap ? En a-t-il les moyens politiques et plus encore, le courage politique nécessaire pour commencer à emprunter un chemin aride et difficile, mais porteur d’espoirs et de possibilités autres que de renforcer encore la puissance des puissants au prix du risque écologique du futur et de l’abaissement de la condition de vie de la grande masse ?

Ce serait à la mesure de la gravité de la situation. Et Rémy Fraisse pas mort pour rien.

© Jorge Guanchygodo

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Clowns

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Avant que sociologues et anthropologues s’en saisissent de l’affaire au grand complet et nous formatent des interprétations savantes, la « clownerie » qui semble s’abattre sur le pays, à grand renfort de réseaux sociaux nous fabrique avec peu de chose une mini-représentation de ces peurs sociales qu’on voudrait croire définitivement disparues.

Il paraît que l’affaire aurait commencé en Californie, ce qui n’a rien de surprenant, pas seulement parce que Hollywood est là-bas, mais aussi parce que depuis pas mal de décennies, on a confié aux Californiens le rôle de nous fournir toutes sortes de modes et loufoqueries pour meubler à peu de frais notre quotidien imaginaire.

Que quelques potaches en mal de blagounettes fassent l’idiot pour attirer l’attention à grand renfort d’armes en plastique, ne mériterait pas trop le regard des médias ; mais que des peu honorables membres du « néo-milieu voyou » à trois sous s’en saisissent est plus embêtant et, bien plus encore, que des « anti-clowns » s’en mêlent, se prennent pour des supermans à la place des policiers et nous jouent des petits chapitres de la guerre civile du bien contre le mal est du plus mauvais pressage.

Non que je cherche à défendre le droit des voyous à être voyous, mais surtout que je préfère voir la police faire son métier que voir des sauveurs de pacotille s’auto-instituer gardiens de notre petite intégrité en usant des mêmes moyens que les dits voyous. Au point qu’on ne sache plus qui fait les plus gros dégâts, ne serait-ce qu’en sortant l’affaire de son cadre, celui que concerne la police, pour en faire une histoire d’envergure qui toucherait -et affolerait la société tout entière.

© Jorge Guanchygodo

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Temps Gris

Nubarrones Negros


D’une manière ou de l’autre, on s’en sortira. Mais qu’elle longueur de chemin il nous reste encore à parcourir pour le faire et dans quel état est-elle, cette portion de route encore inconnue ? Dit plus fraîchement : combien de plumes va-t-on y laisser encore et qui sera le plus « plumé » ?

D’abord « l’ailleurs » ou supposé tel : pour la première fois, le PIB de la Chine dépasse celui des États-Unis. Certains analystes concluent directement qu’on « passe d’un monde américain à un monde chinois » Malgré leur affirmation sans nuance, ça ne se passera pas en un seul instant, le changement de point du tricot ; mais on a intérêt à ouvrir les yeux pour, à défaut de pouvoir changer quelque chose, tenter de garder notre équilibre, déjà si précaire, alors que le vent pourrait souffler très fort. Pour commencer, on nous conseille de ne pas oublier que la monnaie chinoise est le Yuan et que dès demain on pourrait ne pas pouvoir faire un pas de par le monde sans quelques yuans dans le portefeuille.

Un peu plus près, on savait que la crise Ukrainienne allait changer fortement la donne et pour la Russie et pour toute l’Europe. Mais on ne savait pas encore bien comment et le petit jeu des sanctions et contre-sanctions entre « l’occident » et la Russie n’avait pas fini de modifier le paysage économique et politique.

Encore un peu plus près, dès le mois prochain la période Juncker s’ouvre dans l’Union Européenne, après la peu brillante période Barroso. Mais il est trop tôt pour faire des prévisions à ce sujet et ce n’est que dans quelques mois qu’on pourra évaluer quels nouveaux équilibres peuvent se mettre en place. Véritable relance politique et économique, qui puisse nous ouvrir un horizon moins pénible ou poursuite de la ligne allemande de rigueur, sans doute saine, mais assez aveugle sur ses conséquences à moyen et long terme ?

Et enfin, notre jardin, en ce début d’automne pas encore chargé de feuilles mortes, mais, à l’évidence, on ne perd rien pour attendre et il nous faudra beaucoup d’aide à la Prévert pour enterrer le talus de feuilles mortes qui s’annonce.
La déconfiture de nos partis politiques est déjà signe d’un mauvais automne et il y aura encore pas mal de bois mort à tailler.

Il serait bon, pour commencer, que nos politiques ne nous prennent pas pour des débiles au dernier degré. Pour ne citer que les deux exemples récents les plus abscons, quelle honte de voir un élu « rose » prétendre une « allergie » pour justifier le non-respect de ses obligations fiscales ou un élu « bleu » et avec quel pedigree et quelles fonctions, prétendre « avoir ignoré ce que dit la loi » pour justifier de ne pas avoir payé en son temps la part qui lui revenait d’impôt sur la fortune !
Allez, après ça, prôner auprès du « petit peuple » sans légion d’honneur l’étique, la compétence, la droiture et le respect de la loi, que « nul n’est censé ignorer »


Et que déboussolés et passablement écœurés, tant de gens disent croire et espérer quelque chose d’un Front national qui ne réussit à grossir que parce qu’on lui engraisse son terrain avec les carabistouilles des autres !

Et pendant ce temps, notre Président poursuit sa route avec un sens des réalités, des attentes du pays et de la communication avec le « peuple » qui bat des records aussi grands que sa popularité, cependant que des « médecins à la Molière » lui conseillent de « dissoudre » mais se gardent bien de se prononcer sur leurs recettes. Merci, mais en plus de ce que l’on a déjà, pas du « saignare, purgare, clysterum donare » s’il vous plait !

Et c’est toute la difficulté du moment : vers où porter le regard ?

© Jorge Guanchygodo

 

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Retour

24 octobre 2014

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Retour après sept mois de quoi ?
Comment le nier, avant tout de regards sur soi-même. D’auto-critique, de remise en cause, de recherches de défaillances dans l’analyse et la démarche face à un monde, non pas de plus en plus « difficile » mais de plus en plus « différent »

À la fois : ne pas sanctifier des démarches anciennes sans les avoir passées à la moulinette d’évaluation des résultats auxquels elles ont conduit ou conduisent ; ne pas se lancer dans de nouvelles pistes sans avoir d’abord bien inspecté et balisé le terrain devant soi.
En assumant par avance toute la marge d’erreur qu’elles impliquent pour essayer de garder ouvertes les issues de secours.
Auto-mise en garde pour pouvoir repartir avec un minimum de confiance.

Un peu grandiloquent pour un acteur sans accès véritable à la scène, si ce n’est dans sa propre chambre à coucher, devant le miroir de la grande armoire. Mais on peut se rêver tout à fait vivant quelle que soit la taille réelle visible -voire invisible- depuis l’extérieur !

Alors, par quoi commencer ?
L’affaire syrienne continue de dégouliner du sang ; la Russie s’éloigne toujours de l’image où « l’Occident » voudrait la voir se caler sans pour autant trouver autre chose que le saut dans le vide Poutinien ; la folie terroriste continue de déformer l’Islam sans qu’une force interne pacifique, humaine, nécessairement interne, vienne lui donner la formule pour sortir de la violence aveugle, stupide, qui gangrène d’abord ses propres peuples ; l’Afrique se débat dans une situation que les milliers de migrants du désespoir illustrent de la manière la plus cruelle qu’il soit, en se noyant dans l’aujourd’hui mal nommé Mare-Nostrum ou en restant accrochés aux fils barbelés de l’enclave espagnole de Melilla.

Et pendant ce temps, nous, les Européens, nous continuons à patauger dans la grisaille d’une crise économique et sociale, bien sûr, mais aussi politique et statutaire qui ne nous apporte pas la moindre idée claire sur notre propre futur et notre propre statut.

De quoi hésiter avant de se mettre à poser son petit grain de sel même par la petite fenêtre d’un blog. Mais, je me dis encore une fois : se taire, qu’elle complicité !

Alors, ces Apostilles ne prétendent que d’être une voix de plus parmi tous ceux qui veulent plus de justice et plus d’humanité, heureusement nombreux, même s’ils ne le sont pas assez pour dévier le cours du fleuve, avec l’espoir que peu à peu, si nous n’avons pas peur de crier notre mécontentement malgré notre faiblesse, des petites avancées auront lieu dans cette justice et cette humanité si nécessaires pour vivre ensemble dans un monde plus solidaire et plus avenant pour tous.

© Jorge Guanchygodo

 

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